Chirurgie cutanée
Chirurgie cutanéeLa chirurgie cutanée est la chirurgie qui permet d’éliminer l’excès de peau et de graisse au niveau du ventre et de remettre en tension la paroi abdominale.
C’est une chirurgie réparatrice après un amaigrissement conséquent en particulier après une chirurgie bariatrique.
Elle consiste à pratiquer l’ablation d’un large fuseau de peau, correspondant à tout ou partie de la région située entre l’ombilic et le pubis, selon un dessin adapté sur mesure. L’intervention chirurgicale est réalisée en salle d’opération et peut prendre entre 2 et 3 heures, elle est réalisée sous anesthésie générale.
L’incision pratiquée se développe entre les deux épines iliaques en passant par la région pubienne et donnera lieu à une cicatrice semi-lunaire, qui restera cachée par les sous- vêtements ou maillots classiques. L’ombilic est conservé et replacé en position normale, grâce à une incision faite dans la peau abaissée. Le placement de trois drainages est nécessaire et recommandable afin de prévenir la formation d’éventuelles récoltes séreuses ou hématiques dues à la grande surface de décollement. A la fin de l’opération, on applique un pansement compressif et une gaine à porter de façon permanente pendant 8 semaines.
Pour un bon résultat est important que le patient ait des attentes réalistes : cette chirurgie pourra améliorer considérablement l’aspect de l’abdomen mais comportera une cicatrice visible. Le plus souvent, une plastie abdominale correctement indiquée et réalisée rend un réel service aux patient(e)s, avec l’obtention d’un résultat satisfaisant et conforme à ce qui était attendu. Cependant, il n’est pas rare que des imperfections localisées soient observées, sans qu’elles constituent de réelles complications :
- Ces imperfections concernent notamment la cicatrice qui est parfois un peu trop visible, adhérente, voire asymétrique ou ascensionnée. Cette cicatrice peut, dans certains cas, devenir élargie, épaisse, voire chéloïde.
- L’ombilic peut être imparfaitement extériorisé et avoir perdu un peu de son naturel.
- Des petits excès cutanés latéraux sont parfois constatés,
- Enfin, en cas de tension excessive au niveau des berges de la suture, une ascension des poils pubiens peut être observée.
Ces imperfections de résultat sont en règle générale accessibles à un traitement complémentaire : « retouche » chirurgicale réalisée à partir du 12ème mois post-opératoire.
Une plastie abdominale, bien que réalisée pour des motivations en partie esthétique, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques liés à tout acte médical. Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles, et plus ou moins faciles à maîtriser : le fait d’avoir recours à un Anesthésiste parfaitement compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical fait que les risques encourus sont devenus statistiquement très faibles.
En ce qui concerne le geste chirurgical : en effet, des complications peuvent survenir au décours d’une plastie abdominale qui constitue la plus lourde des interventions de chirurgie plastique et esthétique.
Parmi ces complications envisageables, il faut citer :
- La survenue d’un hématome, peut justifier une évacuation afin d’éviter une altération secondaire de la qualité esthétique du résultat et les infections.
- La survenue d’une infection nécessitera un drainage chirurgical et un traitement antibiotique. Elle peut parfois laisser des séquelles inesthétiques.
- Il n’est pas rare d’observer à partir du 8ème jour post-opératoire, la survenue d’un épanchement lié à un écoulement de lymphe et à un suintement de la graisse. La compression et le repos en constituent les meilleures préventions. Un tel épanchement doit parfois être ponctionné, et il s’assèche en général sans séquelle particulière.
- Une nécrose cutanée est parfois observée, en règle limitée et localisée. Les nécroses importantes sont, en fait, rares. Elles sont beaucoup plus fréquentes chez les fumeurs(ses), surtout si l’arrêt du tabac n’a pas été strictement respecté (8 semaines avant la chirurgie).
La prévention de ces nécroses repose sur une indication bien posée et sur la réalisation d’un geste technique adapté et prudent, évitant toute tension excessive au niveau des sutures. - Les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), bien que globalement assez rares, sont parmi les plus redoutables. Des mesures préventives rigoureuses doivent en minimiser l’incidence : port de bas anti-thrombose, lever précoce, éventuellement traitement anti-coagulant.
- Les altérations de la sensibilité de la paroi, notamment une diminution de la sensibilité prédominant dans la région sous-ombilicale, sont fréquemment observées: la sensibilité normale réapparaît le plus souvent dans un délai de 3 à 12 mois au décours de l’abdominoplastie.
- Enfin, on peut observer, notamment, chez les patientes dont la peau est très lésée ou très cicatricielle, des phénomènes de retard de cicatrisation qui allongent les suites opératoires.
L’hospitalisation dure de deux à cinq jours.
Le déroulement post-opératoire prévoit le repos absolu pour les premières 24 heures, reprise rapide de la marche. La sensation de tension sur l’abdomen obligera dans les premiers jours le patient à une posture “fléchie vers l’avant”; toute action entraînant une augmentation de la tension abdominale pourra provoquer un sentiment de gêne et de modestes douleurs. Il faut prévoir un arrêt de travail de 4 semaines et l’arrêt du sport pendant 6 semaines.
Afin de maintenir durablement les résultats, il est conseillé, avant et après l’intervention, de maintenir un contrôle du poids au moyen d’un programme nutritionnel adéquat et d’un exercice physique constant.